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NOUVELLE MINE DE SAPHIR à ANDILAMENA, MADAGASCAR
Le crachin régulier et discontinu qui s’était abattu sur la région d’Andilamena, se 
tut soudain. Il avait arrosé les environs durant sept jours ; ceux des vaches 
maigres, pensez-vous, certainement pas, car les saphirs et les rubis ne cessèrent 
d’affluer vers Jean.

Ah!  La saison des pluies.
Les hostilités avaient commencé dans les hauts-plateaux lorsque Jean
se rendit à Mahaiza, haut lieu des bandits de brousse, qui pullulent
dans ces régions. Également haut lieu des aigues-marines, des
rubellites, et de tout ce que comptent les pegmatites ceinturant la
région dAntsirabe. 
La photo ci-dessus témoigne de pistes parfois transformées en
chemin de croix.

Pendant ce temps, Alain continuait son programme.
Depuis la colonie, Madagascar était appelé le Pays du Béryl. Aujourd’hui, les temps 
ont changé, on qualifie volontiers l’Île Rouge de pays du corindon. Le Rouge et le 
Bleu se conjuguent ainsi dans un prose à la Stendhal devenu daltonien. Pour le 
meilleur et pour le pire, les Rubis et les Saphirs révèlent leur velours, et leur dureté.
Dans une ère qui n’a pas encore sonné, on qualifiera Madagascar de pays du carbone
pur. Ce diamant, cent vingt fois plus dur que son frère le saphir, se tapit encore sous
les grès ou dans des dykes, à des profondeurs insoupçonnées.

Lorsque le bruit courut qu’une nouvelle mine alluvionnaire, de saphirs et de rubis
venait d’être mise au jour, Jean changea de monture. Par un hasard dont la nature
à le secret, la découverte datait de notre arrivée dans l‘île.
Mais là, nous passions dans la quatrième dimension, celle du temps qu’il fallut à
notre aventurier pour atteindre le lieu. Vingt-cinq heures d’une piste détrempée,
serpentant aux confins des forêts tropicales de la côte Est.
Sur les épaules de cet homme,
un joug de cornes servant à harnacher 
ses bœufs.
Le zébu est l'un des symboles de
Madagascar.
Dans le passé, on en comptait un
nombre supérieur à celui des
hommes.

Sur la route d'Andilamena; dernier village en direction du Graal. Il laissait
Jean à 18 heures de marche du gisement alluvionnaire.

Démarcheur présentant
un saphir rose entre ses
doigts acérés. Il provient
du lieu-dit Sahalava, à
30 kilomètres au Nord de
Andilamena.
Ce nouveau gisement fut
découvert en novembre
2013.
Ici, les corindons révélaient un cortège de couleurs
hétéroclites, passant du bleu-rois aux doux pastels,
puis aux roses, violets, jaunes, et tout ce que l’arc-en-ciel
peut compter dans son escarcelle.
Celle de Jean, elle n’était pas encore remplie, et c’est
là que les difficultés commençaient.

Andilamena, c'est à cet endroit qu'en octobre 2000 un important gisement
de rubis fut découvert. Il provoqua un rush qui transforma définitivement ce
gros bourg rural perdu au milieu de nulle part.
Les relations que Jean noua avec des mineurs et des démarcheurs de pierres
présents lors du rush de 2001, ceci grâce à sa maîtrise de la langue
malgache, lui permit de glaner de nombreuses informations.
Ces découvertes distantes de plusieurs dizaines de kilomètres du village, ont
mis au jour des centaines de kilos de rubis dans des veines de feldspath
endomorphisées, et désagrégées sous forme de kaolin.
A l'époque, les mineurs sont descendus à huit mètres de profondeur dans des
veines accompagnées de nombreux micas. Des poches, sous formes de
lentilles, ont produit jusqu'à deux cent kilos de gemmes, rapidement acquises
par des Thaïs accourus dans la région. Parfois achetés comme rubis star, à
savoir en qualité de cabochon, ces rubis de couleurs et dimensions
remarquables auraient selon les malgaches présents, enrichi leurs acquéreurs.
En 2002, un nouveau gisement de saphir fut découvert au lieu dit Andribabe.
C'est en 2004 qu'Alain put observer de remarquables échantillons de couleur
bleu Roi en provenance d'Adribabe.
 
Sur place, Jean retrouva de
nombreux amis et connaissances
forgée au cours des décennies
précédentes. Qui sur un
gisement de saphir au Nord en
1996, qui sur celui de Ilakaka
en 1999-2000, etc.

       Andilamena  (rue principale)

Pour se rendre sur le gisement, une seule solution : la moto.

Une fois encore, Jean appliqua sa technique : il
paya un prix disproportionné la première pierre
qui lui tomba dans la main, ce qui attira vers lui
toutes les autres, et provoqua en passant le
courroux des quelques concurrents Asiatiques
accourus sur le lieu de la découverte.
Les véhicules souffrent pour
atteindre Andilamena en
cette saison. Ce modeste
garage offre un service
bienvenu, où se joue grâce à
cet homme âgé, un remake
des temps modernes de
Charlie Chaplin.

Les karazam'bato, (saphirs de qualité moindre) sont vendus ici en vrac
sous la forme d'un tas de gravier.

Jean devant sa chambre, accompagné de la charmante et
sympathique patronne du Magic Hotel.

Vue aérienne de Andilamena.

Saphir bleu

Formations de l’Alaotra :
Les schistes cristallins :
Le fond petrographique est caractérisé par l’abondance des
formations pyroxéno-amphiboliques dans un ensemble
gneissico-migmatique dans lequel on rencontre les roches
suivantes :
-  Des gneiss à hypersthène bien représentés sur la rive
Nord et Est du lac Alaotra :
-  Des amphibolites et des pyroxénites feldspathyques
schisteuses apparaissant le pus fréquemment en bancs ou
en enclaves pour former des migmatites hétérogènes de
type épibolites ( roches composées de filons d’aplites
interstratifiées lits par lits.)
-  Des gneiss à amphibole, à amphibole et biotite, ou à
biotite seule, pouvant passer localement à des
migmatites rubanées.
- Localement des gneiss surmicacés passant à des
micaschistes et renfermant quelques lambeaux de
micaschistes à muscovite entre les rivières Onibe et
Ivondro.
-  Enfin, des bancs de quartzites ou de quartzites à
magnétite répartis de façon très irrégulière : les
quartzites à magnétite présentent un plus grand
développement dans la région d’Imerimandroso et
de la presqu’île d’Andilamena, sur les rives du lac
Alaotra ; les quartzites blancs plus ou moins cristallisées
sont assez rares et forment des bancs de faible épaisseur.

On peut y distinguer une série alumineuse et une série

calco-magnésienne. La série silico-alumineuse n’est pas

répartie de façon uniforme, mais semble assez nettement

localisée à la base du groupe Alaotra. Cette série est

représentée par des quartzites à sillimanite et des gneiss

plus ou moins quartziques à biotite, à sillimanite et à
grenats ; très souvent ces gneiss sont graphiteux.
La série calco-magnésienne se développe sur la bordure occidentale du groupe d’Alaotra, notamment au sud
d’Ambatondrazaka, où les gneiss à diopside et les cipolins prennent une grande importance.
- Les gabros ont un développement important dans le groupe d’Alaotra, leur caractère principal est
concordance avec les formations  encaissantes.

Les saphirs et les rubis de Andilamena ont été principalement

Ruby crystal, red Madagascar mineral, exclusive rubies, corundum information data

récoltés en alluvion, mais ils proviennent sans doute de

roches feldspathiques endomorphisées.

En effet, on trouve fréquemment des corindons montrant des
faces planes dans les roches feldspathiques, à Madagascar.

ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION NORD D'ANDILAMENA
La zone Nord-Andilamena permet d'établir un raccord géologique entre la région du lac Alaotra et celle
de Mandritsara. Cinq unités pétrographiques ont été distinguées. A la base se trouve une série
graphiteuse à sillimanite et grenat comportant vers le sud de nombreux bancs de leptynites ; elle n'a
été trouvée que sur la bordure orientale du secteur étudié. Au-dessus de celle-ci viennent des
migmatites à biotite comportant des petits passages amphiboliques : elles affleurent largement sur la
feuille Maroadabo et réapparaissent en position anticlinale sur toute la limite occidentale du secteur
étudié. Elles sont localement surmontées par une petite série graphiteuse avec cipolins, gneiss à
pyroxène et wernérites. Des épibolites et gneiss amphiboliques forment les basses collines de la
Bemarivo. Enfin, dans la région de Tanananifololahy, des pyroxéno-amphibolites sont associées  à des
gabbros plus ou moins métamorphisés. Les trois ensembles inférieurs (série graphiteuse de base,
migmatites à biotite, série graphiteuse à cipolin de Marovato sont rattachées au Système du Graphite;
les épibolites et gneiss amphiboliques ainsi que les pyroxéno-amphibolites sont considérées comme
appartenant au Système du Vohibory.
La zone couverte par la feuille est essentiellement formée par des roches gneissico-migmatitiques peu
touchées par la granitisation dans la zone centrale et comprenant au contraire de nombreux bancs de
granite interstratifiés sur les bordures orientales et occidentales.

 A Andilamena, la
moindre épicerie peut
être équipée de
parabole.

Les jours passant, un bruit, ou plutôt une mélodie enivrante, vint aux oreilles des protagonistes : un
nouveau gisement de saphir d’un bleu exceptionnel venait de voir le jour dans la région de Didy, dont je
vous ai parlé dans un précédant reportage. Puis, simultanément, une découverte de rubis
sang-de-pigeon était annoncée à sept kilomètres du bord de mer, sur la côte Est… Tout le monde leva le
camp.
C’est ainsi que se déroule aujourd’hui la recherche gemmifère à Madagascar, pays devenu premier
producteur de saphirs et de rubis au monde.
A l’heure où le téléphone portable n’était qu’à ses balbutiements, il avait fallu plus de deux ans pour que
la découverte d’un saphir exceptionnel, que nous avions faite Jean et moi au Sud-est de Madagascar, ne
s’ébruite.
Il s’agissait de Andranondambo, la qualité de ce saphir est restée un modèle dans le milieu de la
gemmologie. Saphir que l’on compare aujourd’hui à celui du Cachemire.
C'est d'ailleurs lors de notre présence dans l'île fin 2013-2014, que nous avons également appris la découverte
d'un nouveau gisement de saphir dans la région de Andranondambo.

En cliquant dans le lien suivant, vous trouverez un article écrit par Alain sur ce qui 
demeure certainement la découverte du siècle en matière de saphir et de rubis.
Découverte du Saphir et du rubis de Didy.
Mis au jour en 2012 à Madagascar, ce gisement découvert au cœur de la forêt 
vierge, a produit les plus gros rubis sang de pigeon de la terre, et cerise sur le 
gâteau, ils nécessitent aucun traitement.
Cest exactement pareil pour les saphirs exceptionnels de toutes couleurs échappés 
du lieu, une réserve naturelle rapidement bouclée par les autorités.
Saphirs / Catalogue Visuel / Safari
Références Géologiques :  A. Lenoble, P. Brenon, J. Aurouze, J. Guignes, L. Laplaine,
                                Votre guide dans GGGems
R. Lautel, H. de la Roche, M. Bertucat, L. Delbos, O. Dottin, R. Girardon, G. Noizet, A. Darbellay
M. Rantoanina.
images de J. Darbellay
Un article de : 
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